Leur grande proximité permet le rapprochement alors que l’évangile de Jean se distingue nettement.
Cette grande proximité réside dans deux faits :
•_ les 3 premiers évangiles sont construits en petites sections (péricopes)
•_ et un nombre appréciable de ces péricopes se retrouvent dans les trois évangiles ou dans deux.
Alors que Jean se distingue par de grands récits ou discours sans recoupement précis avec les 3 autres.
Les synoptiques...
La grande proximité entre les trois premiers évangiles plaide en faveur d’une origine commune avec toutefois des différences notables. La recherche en est arrivé à la conclusion suivante sur la rédaction des trois évangiles :
...Marc serait le premier évangile et aurait servi de "source" aux deux autres. Mais, parallèlement, aurait circulé une autre "source" qui serait un recueil de paroles de Jésus qui sont communes à Luc et à Matthieu. Tandis que ces deux derniers ont, l’un comme l’autre, connu des récits qui sont propres à chacun d’eux (traditions). Ce qui donne le schéma suivant :
Jean...
se serait développé bien plus tard que Matthieu et Luc, en ayant sans doute accès aux mêmes sources mais recomposées différemment. Les différences se marquant aussi dans le rapport au lieu, à l’époque de rédaction et à l’auteur.
Fatigués..!...un peu de changement ... non...! ...c'est bien ... continuons...
Les évangiles dans leur cadre historique...i
Matthieu...:Pour les anciens pères la chose était simple : le premier évangile avait été écrit par l'apôtre Matthieu "pour les croyants venus du judaïsme" (Origène). Ordinairement on estime qu'il a été écrit en Syrie, peut-être à Antioche ou en Phénicie. Nombreux sont les auteurs qui datent le premier évangile des années 80-90, on ne peut parvenir à une entière certitude sur le sujet. Son auteur répondrait assez bien au signalement d’un lettré juif devenu chrétien.
Marc...:
L’évangile de Marc a sans doute eu comme premier public des pagano-chrétiens. C’est une œuvre qui s’est voulue anonyme (pas de "je"). Et l’auteur après avoir été traité de conteur naïf est aujourd’hui revalorisé par la découverte d’un tissage du texte très travaillé. L’origine romaine du livre est assez communément admise ou du moins une origine urbaine. Quant à la date, l’an 70 est majoritairement retenu en rapport avec la chute de Jérusalem.
Luc...:
Luc a signé son ouvrage, il semble appartenir au monde grec, et au monde de l’érudition grecque – niveau de langue très élevé. Son livre est dédié à Théophile mais il écrit en général pour des chrétiens de culture grecque. Sa datation est postérieure à l’an 70, et sans doute dans les années 80-90.
Jean...:
Rédigé avant 125 soit en Syrie soit ailleurs en Asie Mineure. L’évangéliste Jean est d’une génération postérieure à l’Apôtre Jean que "Jésus aimait" et il est, sans doute, un disciple ou des disciples de l’école fondé par cet apôtre. Son évangile serait donc destiné d’abord à cette école mais aussi aux croyants influencés par le pharisisanisme ou l’hellénisme.
Et les autres...:
La tradition de l’église n’a retenu que quatre évangiles officiels, ou pour mieux dire "canoniques". Ce mot apparaît pour la première fois au IVème siècle pour désigner une liste des textes reconnus. Le canon après un long cheminement, aboutira vers 400, sous la plume de saint Augustin à une liste de 27 livres pour le Nouveau Testament et qui ne bougera plus jusqu’à aujourd’hui. Mais autour de ces 27 livres ont circulé et circuleront, jusqu’à la fixation définitive du canon par le Concile de Trente, des textes variés que l’on nomme apocryphes.
Apocryphes sont les livres qui d’une part n’ont pas été admis par l’église dans le canon et qui d’autres part ont une authenticité d’autant plus douteuse qu’ils ont été composés par des inconnus, dénués d’autorité.
La simple lecture de ces textes permet de comprendre pourquoi ils ont été refusés :
- penchant pour le mysticisme ou le gnosticisme
- autre genre littéraire : composition très courtes
- surexploitation du miraculeux
Mais il est bon de savoir qu’il existe :
- l’évangile selon Thomas
- l’évangile secret de Marc
- le proto-évangile de Jean
- L’évangile de l’enfance du pseudo Matthieu
- L’évangile de Pierre
(N.B. Depuis peu, ces textes sont accessibles en français, dans un volume : Ecrits apocryphes chrétiens, Edition Gallimard, bib. La Pléiade, Paris, 1997. Jusqu’alors ils n’intéressaient quasiment personne.)
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